Après Business Objects (BO), c'est au tour d'un autre éditeur leader français, GL Trade, de se faire croquer par un américain : Sungard. Un géant d'outre-atlantique qui officie dans le même secteur, celui de la finance et de l'analyse des marchés.
Au moment où Patrick Bertrand (Cegid) au nom de l'AFDEL remet un rapport au ministre Eric Besson concernant les initiatives à mettre en oeuvre et les efforts à produire pour faire de la France un des leader mondial dans l'édition de logiciel, cette nouvelle vient à point nommer pour signaler, à toute fin utile, qu'il ne s'agit pas seulement de dire les choses pour qu'elles se réalisent.
Quelles sont les propositions de ce rapport ?
1. « Faire de l'industrie du logiciel une priorité d'action publique
2. Soutenir le développement à l'international des éditeurs de logiciel
3. Renforcer les moyens de protection de la propriété intellectuelle du logiciel
4. Faciliter l'accès des éditeurs de logiciels aux marchés publics »
S'agit-il d'une nouvelle politique volontaire ou d'un simple appel de détresse pour une industrie certes féconde mais qui a du mal a se faire une place dans la galaxie IT ?
La notion de marché, et de ses propres lois, balaie souvent les bonnes intentions. Dire que les nouvelles technologies sont génératrices de profit, qu'elles emploient des cerveaux bien faits, qu'elles contribuent à la productivité des entreprises, est un faisceau de bons arguments. Il semble que nos "amis" made in US réfléchissent plus vite que nous ou qu'ils mettent en application les bons principes de manière plus pragmatique.
Quoiqu'il en soit, le résultat est là. Le constat tombe comme un couperet. Au nom de la prise de marché , la concentration fait rage et ne profite, pour l'instant, qu'aux seuls acteurs qui ont les moyens (financiers) de le faire.
Il est temps de concevoir tout le secteur IT d'une autre façon. Peut-être d'ailleurs de pratiquer comme les Américains. Bâtir une stratégie cohérente entre l'éducation nationale et le monde de l'entreprise, ouvrir concrètement les campus universitaires aux investisseurs privés. Cela passe sans doute par un changement de mentalité de notre côté. Seul point de salut pour rester (devenir) compétitif au niveau mondial en R&D et avec les applications qui en découlent.
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