La puce à l'oreille

Keep cool

Attention ! Restez zen. Un nouveau venu dans le monde des moteurs de recherche Web vient de faire son apparition. Ne souriez pas. C'est très sérieux et vaut la peine que l'on s'y attarde le temps d'une note.

LE grand rival de Google est peut etre né. Cuil.com, puisqu'il s'agit de lui est le nouveau challenger dans la cour des (du) grand(s). Et on peut lui porter quelques crédits. Avec 33 millions de dollars de budget et à la tête des anciens collaborateurs techniques de premier plan de Google, il est fort à parier que la course est ouverte. Google feint l'ignorance du petit dernier. Sa position de quasi monopole (plus de 70% du search mondial avec des pointes a 90% en France) lui autorise quelques bons mots envers les petits malins.

Pour marquer sa différence avec son illustre "confrère", Cuil.com (que l'on prononce "cool") a misé sur le noir comme fond d'écran. C'est vrai, qu'à force de voir le blanc de Google on commençait à se lasser. Souhaitons que la couleur lui réussisse. Sinon, même sobriété dans la présentation de la page d'accueil. N'y figure pas (encore) des outils annexes, des "i-cuil", ni même l'incitation à aller voir les solutions pour entreprises ou la publicité. Cela viendra peut-être, sans doute même. Car le nerf de la guerre reste les dollars. Ceux qui engrangés par centaine de millions permettent à Google de faire face aux défis technologiques actuels et futurs. Le business model de Cuil.com ne semble pas encore défini. Celui de Google au départ non plus...

Le nouveau moteur mise sur un plus grand index de page (120 milliards) et surtout sur le contenu de celles-ci. La présentation des résutats est en effet différente de celle de Google, d'autant qu'il n'y a pas les liens sponsorisés. En tout cas, pas de quoi se perdre dans la lecture des pages affichées. Là aussi, simplicité rime avec clareté. Sauf... sauf que les résultats ne viennent pas très vite et que seules les marques les plus visibles sur la toile bénéficient d'un affichage rapide. Pour les autres, c'est plus compliqué. Si vous êtes un petit fournisseur local de solutions pour les protésites dentaires, il va falloir travailler pour apparaître dans les charts de Cuil.com.

Effectuez vos propres tests pour valider ou non ce nouveau moteur qui présente ces résultats sous forme d'onglets selon la catégorie à laquelle ils appartiennent. Après tout, simple buzz ou véritable innovation, à vous de juger. Le Web est toujours en ébulition.

Récurrent

Google veut conserver son leadership dans toutes les activités liées au Web. Soit directement sur le moteur de recherche, où il n'a pas grand chose à prouver en la matière, soit dans d'autres domaines où il excelle : la publicité et les revenus qui y sont rattachés via les liens sponsorisés.

Ces fameux liens qui ont fait la fortune du moteur. Car au delà de la performance technologique de Google (l'indexation de TOUTES les pages, et autres images, etc de la Toile), c'est bien le business model qui permet la capacité incroyable en Recherche et Développement. Dernier en date : KNOL. L'encyclopédie concurrente de Wikipédia. Comme à son habitude, l'idée est de faire en mieux ce qui existe déjà. Comme d'habitude, c'est la publicité qui va financer ce nouveau service.

C'est d'ailleurs la différence fondamentale avec l'autre géant du logiciel Microsoft. Ce dernier n'a pas été ,pour le moment, en mesure de trouver le financement des solutions qu'il souhaite mettre en oeuvre sur le Web. Pour preuve, les (relatifs) mauvais résultats de sa branche Services en ligne et les efforts que la firme de Redmont fournit pour acquérir des acteurs implantés dans le monde du Web. Yahoo! fait parti de ceux là. L'échec des négociations de rachat fragilise la position émergente de Microsoft sur le on-line.

Quoi de neuf sous le soleil ?

Alors que le soleil brille enfin pour donner de belles couleurs, certains n'ont pas attendus la période estivale pour faire éclat.

Et décidemment, ce sont toujours les mêmes que l'on retrouve dans l'actualité informatique. A croire que seuls les Américains savent  (bien) communiquer. Qui est en première page cette semaine ? Yahoo! qui n'en finit pas de renoncer au mariage avec Microsoft, Microsoft him self qui annonce des bénéfices records grâce à Office et Windows, qui d'autres ? AMD, le fondeur de puces, qui éprouve de graves difficultés financières (encore une fois), éternel concurrent d'Intel, lui même aussi dans la tourmente de l'EU pour corruption. Google est aussi bien présent avec le rachat possible de la plateforme Digg.com pour 200 millions de Dollars (c'est le Chiffre d'Affaire 2008 de YouTube, filiale de Google).

Pas une ligne sur les acteurs français. Où sont les champions hexagonaux, riches de belles conquêtes et de prises de marché significatives ? Oh, il y en a certainement, mais pas dans les colonnes des journaux électroniques. Mise à part ARES en redressement judiciaire. Signe des temps, mondialisation oblige...

Steve, bien présent

Et oui, Mister Jobs fait encore et toujours parler de lui. La confrontation avec l'autre, l'autre génie de l'informatique, Bill est terminée. M. Gates a pris du recul si ce n'est une retraite bien méritée. Reste Steve, l'autre. M. Balmer. L'enthousiaste, le fantasque, le bourreau de travail. Il ne fait guère le poids face au créateur d'Apple. L'un est escrimeur qui fait mouche à chaque fois, l'autre est un catcheur, l'ange noir.

Steve Jobs est en passe de réussir son pari. Etre aussi crédible auprès des entreprises que son concurrent de toujours. Il avait pris de l'avance avec le MacIntosh. Peine perdue. Bill Gates l'a copié pour en faire Windows. Avec le succès que l'on connait. Puis l'iphone est arrivé. Un choc pour tous. La deuxième génération, à peine sortie, est déjà un succès : 1 million d'unités vendues en quelques jours.

Donc la roue tourne. Apple est désormais en première ligne sur le marché de la mobilité avec l'iphone. Cette nouvelle trouvaille sortie des esprits féconds des ingénieurs d'Apple a fait un tabac auprès du grand public. Une vraie révolution comme il s'en produit une par décennie. La nouvelle génération propose des fonctionnalités encore plus avancées, notamment pour les entreprises. La mise a disposition du kit de développement va permettre la création de dizaine de programmes novateurs. Certains ne s'y sont pas trompés. Et non des moindres. SalesForce.com, Oracle ou encore l'éditeur de B.I. OpenSource Pentaho. Un trio qui va certainement contribuer à renforcer l'image et la pertinence des outils et des applications orientées professionnelles pour Apple. Sur ce marché, Microsoft est distancé, très largement. Ne serait-ce qu'en terme d'image. Reste à savoir pour combien de temps encore. Est-ce qu'Apple va connaître le même sort avec l'iphone qu'avec le Mac ? Il ne faut pas oublié non plus RIM et son BlackBerry qui occupe une place de choix sur le marché : leader avec quasiment 45%. Le duel a trois ne fait que commencé. Que le meilleur gagne, au profit des utilisateurs, grand public ou professionnels.

Taxer les créateurs

Encore une fois, les mauvais esprits ont frappé à la porte des créateurs de valeurs. Encore une fois, le cercle vertueux de la croissance et de la productivité est voué à être brisé. Pourquoi les "grands penseurs", les "sages" (ceux du Sénat), sont-ils obligés de faire des propositions qui freinent l'économie plutôt que de la favoriser ?

Le fait de vouloir taxer les micro-revenus, c'est à dire ceux issus du commerce entre particuliers sur des plateformes de type eBay ou autres, relève de l'inapropo et de la méconnaissance du business. La volonté féroce de vouloir contrôler à ce point les échanges marchands entre les citoyens relève de la paranoia. Certes, quelques uns tirent un revenu substentiel de ce "petit business entre amis". Et alors ? Y-a-t-il là une fraude massive et préjudiciable à l'équilibre bugétaire de la France ? Ne vaut-il pas mieux être constructif et donner les moyens à ceux qui pratiquent ce commerce "gris" de développer leur affaire pour la faire grandir ? Les gouvernants s'efforcent de créer des conditions favorables à la relance de l'économie et toutes les pistes sont bonnes à explorer. Saluons ces efforts. Même si la Loi sur l'Economie Numlérique (LEN) est encore sujette à critiques et doit être améliorée pour devenir un vrai cadre de travail pour le futur de l'économie numérique.

Il y a là, comme souvent en France, un décalage entre le monde réel de l'économie fusse-t-elle numérique, et les élites. La réconciliation devra avoir lieu un jour. Rapidement avant qu'il ne soit trop tard. Que ces messieurs descendent de leurs perchoirs et prennent les avis éclairées des managers et chefs d'entreprises qui ont su réussir. Le modèle doit servir d'exemple.